J14 - Au sommet de l'Ol Doinyo Lengaï, mont sacré des Masaï

Publié le par Didier

Une journée dans la culture Masaï, de leur montagne sacrée à leurs danses rituelles...

 

Après une brève nuit de... 45 minutes, je retrouve Nicolas et Alais pour un petit encas avant de partir pour l'ascension. Alais apparait assez fatigué, car il a déjà fait l'ascension la nuit précédente ! On roule 30 minutes en voiture pour arriver à la base du volcan à environ 1 100 - 1 200 mètres d'altitude.

 

L'ascension débute vers minuit, il fait assez chaud, et je garde mon tee-shirt pour commencer, d'autant plus qu'on a rapidement un rythme assez soutenu avec Nicolas. Dans la nuit, je peux déjà apercevoir le sommet, la montagne parait immense et majestueuse à la fois devant moi...

 

Je suis les indications d'Alais à la lettre, car on passe à proximité de nombreuses crevasses présentes sur les pentes de cette montagne. J'utilise mes bâtons télescopiques, le chemin étant un mélange de sable volcanique et de roche friable, et à chaque pas je m'enfonce dans le sol.

 

Cette montagne n'a rien de comparable à mon expérience du Kilimandjaro. Autant sur le Toit de l'Afrique je montais en lacet, autant ici on marche quasiment tout droit vers le sommet. Mais la pente s'avère rapidement forte, au début elle est d'environ 30-35°, mais elle atteint assez rapidement 45° sur les 1 000 derniers mètres de dénivelé. Je sens assez rapidement les efforts dans mes jambes et surtout à mes tendons d'Achille.

 

Je croise un couple d'Israéliens, qui semble avoir beaucoup plus de mal que nous à progresser. Il faut dire que notre rythme est toujours aussi soutenu qu'au début. D'ailleurs, on avance tellement vite qu'on s'arrêtera 2 heures pour se reposer avant d'attaquer les derniers mètres qui nous séparent encore du sommet !

 

Cela nous semble une bonne idée sur le moment, mais après quelques minutes je réalise que ce sera 2 heures de galère dans le froid ! J'ai beau mettre mon maillot chaud et ma polaire et me protéger avec mon sac-à-dos, couché à même le sol rocailleux et avec le vent je suis très vite frigorifié...

 

Même en se serrant avec Nicolas on n'arrive pas à garder un semblant de chaleur... Notre guide quant à lui récupère paisiblement de sa journée de la veille. Au bout de ses 2 heures qui nous paraissent interminables, avec Nicolas on a une crise de fou rire pendant presque 10 minutes en réalisant la situation cocasse dans laquelle nous sommes ! Cela aura au moins le mérite de nous réchauffer.

 

Juste avant que l'on reparte, le couple d'Israéliens accompagné de leur guide arrive enfin à notre refuge en plein air. Ils ont l'air très fatigués, et se demandent même s'ils vont poursuivre jusqu'au sommet. Nous les motivons tant bien que mal et reprenons notre route. La dernière pente est vraiment forte, presque 50° d'inclinaison, et j'utilise même mes mains pour atteindre, aux premières lueurs du jour, la crête du cratère !

 

Au sommet

 

Au sommet, après ces 3h30 d'efforts, je profite du panorama qui me donne une vue d'ensemble de mes 2 semaines de voyage. A l'Est, je peux apercevoir le sommet du Kilimandjaro, et le Mont Méru près d'Arusha, au Sud c'est le Ngorongoro et les plaines du Serengeti, au pied du volcan le Grand Rift et le Lac natron, et au milieu, moi, sur ce cratère avec ses vapeurs de soufre qui s'en échappent.

 

J'ai une certaine impression enivrante d'être au-dessus de tout ça, et le lever de soleil par-dessus les nuages ajoute encore de la magie à cet instant. Je me sens vraiment vivant et libre sur cette pointe de volcan, peut-être que cette montagne n'est pas sacrée pour rien pour le peuple Masaï après tout...

 

Lever de soleil   Crête du cratère

 

Je profite de ces paysages pendant encore un bon moment, puis vient l'heure de la descente, qui s'annonce déjà plus délicate, surtout que je m'étais cogné mon genou juste au niveau de l'os en montant...

 

Pour la première fois de la journée, je vois la pente du volcan, et j'en viens même à me demander comment j'ai réussi à la monter, tellement elle me paraît abrupte tout d'un coup !

 

Rift vu du Lengaï   Rift vu du Lengaï 2

 

Tout en appréciant les paysages magnifiques du Grand Rift devant nous, on descend en 2h30 en suivant le même itinéraire qu'à l'aller. Je remarque alors que la montagne n'est vraiment que lave séchée, juste entrecoupée par des crevasses assez impressionnantes pour certaines.

 

Lengaï

 

Après une dernière vision sur cette montagne magnifique et sur le Grand Rift, on repart sur le camp pour prendre un petit déjeuner bien mérité après cette nuit d'efforts. Cette aventure restera comme un moment fort de ma seconde semaine, et je suis plus qu'heureux de l'avoir fait.

 

Rift   Rift 2

 

Je profite d'une bonne douche pour me relaxer, et juste après je retrouve mes compagnons du safari qui reviennent du Lac Natron. Ayant juste mangé, je fais l'impasse sur le déjeuner, et je décide de me promener vers le Lac Natron. Je pensais découvrir des paysages de verdure, mais je me rends vite compte qu'en cette période sèche ce n'est que désert et sable chaud...

 

J'atteins les premiers courants du Lac avec en fond l'Ol Doinyo Lengaï, mais je rentre assez vite au camping, car le soleil tape assez fort à ces heures-là...

 

Lac Natron   Lac Natron et Lengaï

 

Je rejoins le reste du groupe pour la suite de la journée. Au programme de l'après-midi, les chutes de Ngare Sero pour prendre un bain rafraîchissant. Le chemin est très escarpé, et je dois couper plusieurs fois la rivière et escalader des roches pour poursuivre ma route. Je manque même de tomber dans l'eau à un moment donné, le guide me rattrapant de justesse par mon sac !

 

L'arrivée à la cascade amène une grande joie pour tout le monde, la scène étant juste magnifique : au-dessus de la cascade, on peut apercevoir des palmiers verts, une vraie oasis en hauteur...

 

Vers les cascades  Cascade

 

Après une baignade dans ces eaux claires, on reprend le chemin du retour pour se rendre dans le village Masaï de notre guide de l'après-midi. Je suis accueilli par une horde d'enfants qui me demandent des stylos, des vêtements... et même ma peluche mascotte de mon voyage !

 

Les guerriers Masaï nous font l'honneur d'une danse rituelle, par laquelle un Masaï choisit sa future femme, qui a généralement... moins de 10 ans ! La danse se fait sans instruments de musique, mais juste par des chants. Au cours de cette danse, chaque guerrier cherche à sauter le plus haut possible. Chacun des hommes de notre groupe est invité à y participer, mais je n'y prends pas part à cause de mon genou toujours endolori.

 

Danse Masaï  Enfant masaï  Masaï

 

Notre guide nous montre aussi sa hutte et nous en explique le fonctionnement, ainsi que les tâches respectives de chacun des membres de sa famille. Une fois dehors, de nombreuses femmes Masaï veulent nous vendre des bracelets et autres objets. Cela devient très vite oppressant, surtout avec presque 5 personnes autour de moi !

 

La soirée se poursuit avec un apéro et un dîner à la belle étoile, et ainsi s'achève cette journée placée sous le signe de la culture Masaï...

Publié dans Carnet de voyage

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